NOTES

 

C'est, tout au contraire, l'incrimination de vol de pensées à Tacite qui évite la torture au docteur Hayward. « Le docteur Hayward ayant dédié un commencement d'Histoire au comte d'Essex dans le temps de sa disgrâce, elle [la reine] voulut faire punir l'auteur comme coupable de haute trahison. Elle demanda son sentiment à Bacon, qui lui répondit qu'il n'y avoit point de haute trahison dans le livre, mais qu'on pouvait convaincre l'auteur de crime capital. — Eh! lequel? dit-elle. — C'est, ajouta-t-il, que l'auteur a inséré dans son texte plusieurs pensées de Tacite, qu'il s'est appropriées. Elizabeth s'imaginant ensuite que Hayward avoit prêté son nom à un autre, proposa de lui faire donner la question pour découvrir ce prétendu secret. Non, Madame, répartit sagement Bacon; ce n'est pas la personne, mais le style, qu'il faut mettre à la torture. Laissez au Docteur, de l'encre, du papier et des livres; ordonnez-lui de continuer l'ouvrage, et je tâcherai, en comparant le style, de juger s'il est l'auteur ou s'il ne l'est pas. Sans l'ingénieuse adresse de Bacon, un homme de lettres innocent auroit subi la torture pour avoir donné à Essex, qui fut pendant quelque temps le Mécène d'Angleterre, un témoignage public de son respect ou de sa reconnoissance. » (Dictionnaire de Chaudon et Delandine, article ELISABETH I.)

 

Roméo et Juliette a été écrit et publié en deux fois: une première version est imprimée en 1597, le texte définitif en 1599. (François-Victor Hugo, t. 7 Les Amants tragiques, p. 50 et suiv.)